Travail posté, travail de nuit : limiter les troubles du sommeil
Toute activité professionnelle comprise entre 21 heures et 6 heures du matin est considérée comme du travail de nuit. Les travailleurs postés connaissent souvent cette contrainte. Mais quel est l’impact négatif d’horaires décalés sur le sommeil et sur la santé ? Et comment limiter les troubles du sommeil liés à une activité nocturne?
Troubles du sommeil : sachez identifier les signes
Les travailleurs postés, qui enchaînent sur plusieurs semaines des horaires décalés qui incluent la nuit, dorment 1 à 2 heures de moins que les autres chaque jour. Le rythme le plus fréquent est le 3X8 : une semaine 6-14 heures, une semaine 14-22 heures, une semaine 22-6 heures. La raison principale du manque de sommeil diurne de récupération est la difficulté à bien dormir le jour : lumière, bruits environnants, activités familiales…
Plus de risques pour les travailleurs postés
Cette privation chronique de sommeil a des effets sur la santé. La première conséquence d’un manque de sommeil est la somnolence, qui peut en elle-même présenter des dangers, notamment en voiture. Avec le travail de nuit ou travail posté s’ajoute aussi une notion de stress. Les statistiques semblent attester ce risque puisque les accidents ou quasi-accidents de la circulation sont multipliés par deux chez les travailleurs postés ou de nuit.
Autre difficulté propre au travail de nuit : il est propice aux comportements néfastes pour la santé. Les repas à heures décalées ne sont pas les plus diététiques (pas le temps, ni la convivialité d’un repas « classique »). Le grignotage et le tabagisme qui aident à rester éveillé sont également plus fréquents que chez les travailleurs de jour.
Les effets du travail posté sur la santé
Des conséquences plus profondes d’une dette de sommeil ont été identifiées. Dans le cas du travail de nuit, il faut compter avec les effets cumulatifs du stress, de la privation de sommeil et de la stimulation du système cardiovasculaire et hormonal à des heures inhabituelles. Cela aurait de possibles conséquences à long terme sur la pression artérielle, le rythme cardiaque et le métabolisme des graisses et du sucre.
Les troubles anxieux et/ou dépressifs sont davantage présents chez les travailleurs de nuit. Les horaires de nuit, à contretemps des rythmes généraux de la vie sociale, réduisent les moments de disponibilité avec la famille et les amis. Difficile d’être présent le soir au repas familial, pour accompagner les devoirs ou le coucher des enfants lorsqu’on est indisponible jusqu’à (ou à partir) de 22 heures. Le tout est aggravé par le fait que de certains travailleurs postés enchaînent avec un « double travail » le jour…
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Comment préserver son sommeil en cas de travail de nuit ?
Les troubles du sommeil liés à une activité professionnelle nocturne peuvent cependant être limités si le travail posté suit les conseils suivants :
- Recommandation n°1: limiter au maximum la somnolence durant les heures de travail.
- Recommandation n°2: bien faire des pauses, notamment pour prendre un repas complet (de préférence chaud, même la nuit) et éviter les grignotages.
- Recommandation n°3: se reposer en faisant une brève sieste de trente minutes.
- Recommandation n°4: avant ou au début de chaque poste, s’exposer à la lumière.
- Recommandation n°5: après une nuit de travail, éviter de s’exposer à la lumière et rentrer directement se coucher.
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