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Stress : le syndrome de la charge mentale

Stress, pression, quantité de travail excessive, émotions à gérer… Au bureau, comme à la maison, cette charge concerne surtout les femmes qui, en plus de leur emploi, s’assurent le bon fonctionnement de leur foyer. Ce phénomène porte un nom : la charge mentale. Décryptage avec la Fondation APRIL.

La charge mentale, c’est quoi ?

La chercheuse Nicole Brais de l’Université Laval de Québec définit la charge mentale comme « ce travail de gestion, d’organisation et de planification qui est à la fois intangible, incontournable et constant, et qui a pour objectif la satisfaction des besoins de chacun et la bonne marche de la résidence. » Dans la vie professionnelle aussi, bon nombre se retrouvent souvent face à des facteurs à prendre en compte dans la gestion de leur stress : une quantité de travail excessive, une urgence demandant beaucoup d’énergie à ceux qui y sont confrontés, ou encore un retard qui peut être source de conflits et de reproches.

 

Quels sont les chiffres clés de la charge mentale ?

Selon l’INSEE, en 2010, les femmes prenaient en charge 64% des tâches domestiques et 71% des tâches parentales au sein des foyers, et ce chiffre n’a que très peu diminué depuis. Aujourd’hui, une étude de la Dares montre que 43% des salariés déclarent ne pas pouvoir quitter leur travail des yeux, soit quatre points de plus qu’en 2013. Le travail dans l’urgence continue à augmenter et plus particulièrement pour les femmes qui sont de plus en plus nombreuses à « devoir fréquemment abandonner une tâche pour une autre plus urgente » (68% en 2016 contre 65% en 2013). C’est l’une des raisons pour laquelle les femmes souffrent davantage d’hyperstress, à risque pour leur santé.

La chercheuse Nicole Brais a baptisé ce phénomène la « charge mentale », aussi connue sous le nom de « charge émotionnelle ». Les personnes touchées sont très souvent surchargées, aussi bien sur le plan physique que physiologique, « il s’agit donc d’une charge globale » commente le Dr Aurélia Schneider, psychiatre. De nos jours, si les jeunes hommes participent davantage aux tâches domestiques, les chiffres ne trompent pas : les femmes sont toujours en charge du foyer. Selon les chiffres de l’INSEE, les hommes s’occupent plus de l’éducation des enfants, mais ce sont les femmes qui gèrent 71% des tâches ménagères et 65% des tâches parentales.

Comment agir face à la charge mentale au travail ?

Au travail, la charge mentale est décrite comme « une charge physique et mentale. Si la charge physique est assez facile à définir et à mesurer, il n’en est pas de même pour la charge mentale pour laquelle interviennent de multiples facteurs, comme des pressions psychologiques exercées sur le psychisme du travailleur. L’excès de charge mentale génère des conditions de travail stressantes, responsables de risques psychosomatiques ».

La première étape est de prendre conscience du surmenage commente le Dr. Aurélia Schneider. Au travail par exemple, le stress se manifeste souvent à cause d’un volume de travail trop important, un objectif irréalisable. Travailler dans l’urgence peut être nécessaire pour l’entreprise mais il ne faut pas oublier que c’est épuisant pour celui qui réalise la tâche. Le manque de temps reste le facteur de stress de référence pour la charge mentale. Cette absence de temps est à identifier, car se retrouver en permanence dans des situations d’urgence use. Certains salariés s’y adaptent et peuvent même se sentir challengés, tandis que d’autres se sentent mal à l’aise et seront sujets à l’anxiété. Dans tous les cas, les conséquences sont évidentes sur leur santé. Travailler sous pression est contraire aux bonnes conditions de travail : prendre une pause, se ressourcer, prendre le temps de s’organiser, ou encore coopérer avec ses collègues.

Comment mesurer la charge mentale ?

La charge mentale peut être mesurée de trois grandes façons :

  • Vérifier ses données physiologiques,pour comprendre son état de stress, en mesurant la fréquence cardiaque ou la respiration par exemple.
  • La méthode de la double tâche, qui consiste à mesurer les performances d’un individu dans une situation, puis la deuxième étape consiste à ajouter une tâche supplémentaire et à mesurer de nouveau les performances de l’individu. Cela permet de comprendre les effets de saturation des différentes activités.
  • Solliciter les individus via des entretiens ou des questionnaires afin de collecter leur ressenti après une période de travail. Cette mesure présente l’avantage de pouvoir enrichir l’analyse d’éléments qualitatifs (ambiance de travail, management, qualité des relations…).

De manière globale, que ce soit au travail ou à la maison, il est conseillé d’identifier les principales sources de stress, pour ensuite ralentir le pas afin de pouvoir se décharger. C’est un sujet complexe mais important qui requiert la mise au point d’une bonne organisation du travail, et une collecte de données régulière pour faciliter le passage à l’action.

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