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Prévenir les chutes chez les séniors
Les recherches récentes montrent que le bénéfice de l’activité physique concerne aussi les plus âgés ! Les plus de 65 ans sont invités à suivre les mêmes recommandations que les autres adultes en ajoutant toutefois des exercices d’équilibre et des exercices favorables à la santé osseuse. Que risquent vraiment les séniors ? Quelles sont les causes des chutes ? Comment les prévenir ? La Fondation APRIL vous explique tout.
Les personnes âgées, premières victimes des chutes
Les personnes âgées de plus de 65 ans chutent plus fréquemment qu’on ne le croit. 30 à 40 % d’entre elles seraient ainsi victimes d’au moins une chute par an, dans leur propre maison. Ce phénomène touche davantage les femmes puisqu’elles représentent environ 75 % des « chuteurs ». Les chutes se font par ailleurs de plus en plus fréquentes, principalement au cours des dernières années de la vie, entraînant pour 20% des personnes leur placement en maison de retraite et pour 6% d’entre elles, un décès. On déplore ainsi environ 9 000 décès chaque année en France[1]. Outre la gravité de la chute en tant que telle, cette dernière pose donc la question majeure de la perte d’autonomie, de l’isolement social mais aussi de l’institutionnalisation en maison de retraite… D’où l’importance de mener des actions préventives auprès des séniors et de leurs aidants, afin de les éviter tout simplement !
Les facteurs de risque des chutes
Face aux chutes, tout le monde n’est pas logé à la même enseigne. Il existe des facteurs de risque, mais le déclin des forces musculaires et de l’équilibre en sont souvent les principaux responsables. De nombreuses maladies chroniques telles que le diabète, la mauvaise vue, l’hypertension, les troubles musculo-squelettiques, les rhumatismes, l’arthrose du genou, mais aussi l’accident vasculaire cérébral, l’incontinence urinaire et les vertiges, augmentent le risque de tomber[2]. L’inactivité physique et la consommation de médicaments contre l’anxiété[3] sont également associées à un risque plus élevé de chute. Par ailleurs, l’ostéoporose, touchant plutôt les femmes, entraîne une diminution de la résistance des os et augmente le risque de fractures suite à ces chutes.
Quels sont les lieux les plus à risques ?
Contrairement aux idées reçues, la salle de bains n’est pas l’endroit où les séniors chutent le plus. Les escaliers arrivent en tête des zones de chutes (environ 30 % des cas), puis la cour ou le jardin (25 %), la cuisine (20 à 25 %) et la salle de bains (10 %)[4]. Les causes sont toujours assez floues mais le manque d’équilibre et de lumière, une mauvaise vue ainsi que des éléments de l’environnement (un revêtement de sol, un tapis ou un pied de lit qui dépasse par exemple) peuvent provoquer des chutes.
Comment conserver une bonne santé sur le long terme ?
Dans une interview accordée au site internet Allo Docteur.fr, le Dr Philippe Coucke donne de précieux conseils. « Quand on vieillit, on a tendance à s’essouffler, à prendre du poids et à se raidir. Il est donc bénéfique d’essayer d’améliorer son endurance et sa souplesse. Dans cette optique, la marche à pied, le vélo et la natation sont d’excellents stimulants pour le cœur. Côté souplesse, on peut conseiller la pratique du taï-chi, du yoga et de l’aquagym. »
Selon le professionnel de santé : « Il est important de consulter son médecin généraliste pour qu’il vérifie l’aptitude du patient senior à la pratique sportive. On peut aussi bénéficier d’un bilan de prévention proposé par certaines caisses de retraite complémentaire ou par les mutuelles. La Sécurité sociale propose aussi des check-up à ses assurés, cela peut être l’occasion d’aborder la question du sport. Dans tous les cas, un examen clinique est nécessaire afin d’évaluer la condition cardio-vasculaire du patient. Cela consiste en une prise de pouls et une prise de tension artérielle assis et couché pour éviter la survenue d’un malaise en plein cours de sport si la variation de tension est importante d’un état à l’autre ».
Ces préconisations sont valables y compris pour le très grand âge car, même en cas de pathologies chroniques et de déficiences sensorielles, motrices ou cognitives, il est possible de trouver une activité physique adaptée.
Ceci est d’autant plus important que l’activité physique et un mode de vie actif permettent de diminuer de 20 à 40 % le risque de chutes[5].
[1] http://www.passeportsante.net/fr/Actualites/Dossiers/DossierComplexe.aspx?doc=prevenir-chute-accidentelle-seniors
[2] 4. Bergland A, Wyller TB. Risk factors for serious fall related injury in elderly women living at home. Inj Prev.2004;10:308–13. [PMC free article] [PubMed]
[3] Mancini C, Williamson D, Binkin N, Michieletto F, De Giacomi GV; Gruppo di Lavoro Studio
[4] Raoufi S. Investigate causes of the fall of the elderly Aligoodarz in 2006. J Aflak Lorestan Univ Med Sci.2006;2(4-5):48.
[5] INSERM, 2014