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Le sport sur ordonnance ? Deux fois oui !
Contrairement à ce qu’on pensait, le sport est fait pour tous y compris pendant la maladie. Selon la loi les médecins peuvent prescrire une activité physique adaptée à des patients souffrant d’une affection de longue durée (ADL).
Le premier rôle du médecin est celui de conseil. Une activité physique et sportive peut être pratiquée en prévention ou être indiquée en complément de la prise en charge d’une pathologie, par exemple l’obésité ou des cancers stabilisés. Parfois, des précautions particulières liées à l’âge ou à des fragilités articulaires sont à prendre en compte. Dans tous ces cas, le médecin est un interlocuteur clé, à même d’orienter vers un sport adapté en vérifiant l’absence de contre-indications. Son rôle est également de rassurer le patient, car beaucoup d’idées fausses circulent encore, comme celle qui voudrait que l’activité physique et sportive aggrave la maladie ou empêche l’action des médicaments. Au-delà du choix du sport, le médecin peut délivrer des conseils pratiques précieux sur la durée et l’intensité, les temps de repos, les échauffements, les lieux où pratiquer, etc.
Activité physique adaptée à la pathologie
La loi de modernisation de notre système de santé, du 26 janvier 2016, dispose dans son article 144 que « le médecin traitant peut prescrire une activité physique adaptée à la pathologie, aux capacités physiques et au risque médical du patient » atteint d’affection de longue durée (ALD).
La pratique du sport en faveur des patients précaires
Cette évolution de la loi fait suite à une expérimentation débutée à Strasbourg en 2012 qui montre que le bénéfice « touche principalement une population en situation de précarité sociale, résidant dans les quartiers populaires de la ville et généralement très éloignée de la pratique physique et sportive » (Gasparini et Knobé, 2015).
Le sport sur ordonnance bénéfique pour tous les acteurs
Mis en place dans d’autres villes ou communautés urbaines, le principe du sport sur ordonnance est bénéfique pour tous car il fait participer un réseau d’acteurs (médecin, professionnels de l’activité physique adaptée, kinésithérapeutes, associations de patients, clubs et associations sportives, communautés urbaines…) permettant de démarrer mais surtout de maintenir sur le long terme (au-delà d’un an) l’activité physique et sportive nécessaire au maintien et/ou à l’amélioration de l’état de santé des personnes.
Chaque sportif fait économiser 250 euros par an!
Parce qu’elle est un important facteur de prévention des maladies chroniques non transmissibles, l’activité physique et sportive a une forte incidence sur les budgets de santé publique.
Le Centre for Economics and Business Research a ainsi estimé, en 2014, que chaque jeune britannique physiquement inactif coûtera tout au long de sa vie 14 500 € à l’économie de son pays, soit, pour l’ensemble des jeunes, quelques 64 milliards d’euros ! Pour comprendre de tels montants, il faut garder en mémoire les coûts élevés des traitements des maladies chroniques et/ou graves (diabète de type 2, maladies cardiovasculaires, cancers du colon, etc.) qu’une activité physique et sportive régulière pourrait prévenir.
Pour la France, selon le Conseil national des activités physiques et sportives, l’écart de dépenses de santé entre un actif et un inactif est d’environ 250 € par an par individu. Avec 37 millions d’ « inactifs », l’économie réalisée serait de 500 millions € si 5% seulement des personnes sédentaires adoptaient les recommandations et jusqu’à 10 milliards € pour le cas où toutes se mettaient à pratiquer régulièrement !