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Le lien entre le corps et l’esprit : un regard évolué
L’opposition brutale entre la médecine scientifique et les médecines traditionnelles ou douces s’est apaisée. D’ailleurs, on les appelle souvent « médecines complémentaires ».
Depuis la fin du XXe siècle, la médecine conventionnelle a abandonné sa guerre contre ceux qui étaient traités de « charlatans ». Les médecines complémentaires ont été progressivement accueillies à l’hôpital et plus récemment dans ses enseignements universitaires. L’ordre des médecins a reconnu l’homéopathie, l’acupuncture, la mésothérapie et l’ostéopathie. Cette évolution française est en accord avec les recommandations de l’OMS qui a adopté une première résolution en 2009 puis rédigé une « stratégie pour la médecine traditionnelle 2002-2005 », révisée « pour 2014-2023 ».
En France 1/5e des 6 115 des praticiens d’une médecine traditionnelle ou complémentaire exercent à l’hôpital. L’OMS constate que le phénomène est mondial : les médecines traditionnelles et complémentaires sont une part importante, dynamique et en extension des soins de santé dans l’ensemble des États membres. Cette organisation propose d’ailleurs de développer des politiques publiques qui intègrent ces médecines aux systèmes de santé pour en promouvoir la qualité et pour faire face à l’explosion attendue des maladies chroniques dans la mesure où les médecines non conventionnelles sont généralement accessibles et peu onéreuses.
Quand l’expérience vécue devient visible
En s’intéressant exclusivement à ce qui peut être mesuré, les sciences occidentales ont exclu ce qui est de l’ordre de l’expérience vécue individuelle. En médecine, on est passé de la sensation du chaud dont on pouvait parler au médecin, à la mesure de la température, par exemple. Les sensations, mais aussi les émotions, les pensées, la façon dont chacun vit les événements qui se produisent sont sortis du cadre, puisqu’on ne pouvait ni les mesurer, ni les enregistrer.
« La physique contemporaine, qui a bousculé le dogme de la séparation entre le sujet et l’objet, a ouvert la voie à des questionnements qu’ignorait la science expérimentale. Puis tout a changé avec l’IRM fonctionnelle *, qui pour la première fois, a donné la possibilité d’objectiver l’expérience vécue elle-même », explique Jean-Gérard Bloch, rhumatologue et spécialiste de la méditation de pleine conscience. Cet outil rend visibles des champs d’expérience intérieure. Un retour sur soi-même, qui permet de réintégrer l’expérience vécue dans le champ de l’objectivable. Et donne une chance nouvelle à la méditation, que l’on peut définir comme une science de l’expérience vécue. »
Médecine traditionnelle et complémentaire : définitions
- Ce sont les termes consacrés par l’OMS
- Le Parlement européen parle de « traitements non conventionnels à visée thérapeutiques » pour la médecine alternative.
- Dans le plan cancer (en France, 2003-2007) on parle de soins de support.
- Le grand public les appelle couramment médecines douces ou médecines parallèles.
*IRMf : l’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle visualise l’activité cérébrale en temps réel. Elle est utilisée en neurosciences pour étudier l’activité du cerveau dans différentes situations : bouger, exercer ses sens, ressentir des émotions, résoudre des problèmes, etc. Les premières images du cerveau en fonctionnement en réponse à des stimuli visuels ont été réalisées en 1992.