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Le bio n’est pas parfait

 

L’agriculture biologique est une star parée de tous les bienfaits. Mais elle a aussi un côté plus sombre. A tel point qu’elle a été interpellée la semaine dernière. Son procès s’est ouvert hier. Récit.

D’abord, elle a commencé par se défendre. Et elle a bien raison, car elle a les arguments pour cela.

L’agriculture biologique est globalement bien plus respectueuse de l’environnement. Comment ?
– en interdisant l’utilisation de produits chimiques de synthèse ;
– en favorisant les rythmes biologiques des plantes et animaux ;
– en privilégiant l’élevage extensif traditionnel plutôt qu’intensif.

Moins de production

Première chose reprochée à l’agriculture biologique : la capacité de production agricole. Si on passe du conventionnel au bio, le rendement céréalier, par exemple, chute d’environ 35 %. Un différentiel qui a un impact immédiat sur la capacité à nourrir les milliards d’individus que compte la planète.

Plus de sols occupés

Second élément à charge : l’occupation des sols par l’agriculture. Car pour produire autant de céréales, il faudrait que la surface de terres cultivées augmente de 30 à 40 %. Une augmentation qui se ferait notamment aux dépens des zones forestières, les poumons verts de la planète.

Trop d’importations

Autre grief : les consommateurs ne sont pas les producteurs. En 2014, 33 % des fruits et légumes bio en France étaient importés ! Qui dit importation, dit impact carbone. Ce qui n’est pas vraiment en adéquation avec les principes de développement durable et de projection de l’environnement prônés par l’agriculture biologique. Il faut donc penser à se tourner vers des produits bio qui soient également locaux.

Impact phytosanitaire en question

Dernière remontrance des accusateurs : l’utilisation de certaines techniques de lutte contre les parasites et les maladies. Et en particulier l’importante utilisation de produit phytosanitaire à base de cuivre ou de soufre pour lutter contre le mildiou et l’oïdium. Cela peut conduire à l’accumulation de cuivre et de souffre dans les sols au-delà des seuils de phytotoxicité. Les dérives du bio sont donc nombreuses. La défense a du pain sur la planche.

Proximité, light et meilleur goût : trois idées reçues sur le bio.

Bio ne veut pas forcément dire proximité. En France, 40 % des produits bios sont importés.

Bio ne veut pas toujours dire light : la matière grasse reste de la matière grasse.

Bio ne veut pas nécessairement dire meilleur goût : contrairement à d’autres certifications comme le Label Rouge, le cahier des charges de l’agriculture biologique ne présente aucune garantie concernant ses propriétés organoleptiques (goûts, saveurs, textures).

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