Le saviez-vous ?

L’ASMR : décryptage d’une méthode de relaxation 2.0
Chuchotements, froissements de papier, tapotements… Devenu virale depuis quelques années, l’ASMR («Autonomous Sensory Meridian Response», ou «Réponse Autonome Sensorielle Méridienne»), se veut être une (étonnante) technique de relaxation. Cette pratique comptabilise aujourd’hui des millions de fans sur les plateformes vidéo et de podcast : la Fondation APRIL la décrypte pour vous !
Qu’est-ce que c’est exactement
Pour l’histoire
La pratique de l’ASMR est récente. C’est en 2009 que Jennifer Allen, pose le terme d’ASMR sur cette sensation de picotements dans le crâne qui irradie ensuite la colonne vertébrale, une sorte de frisson provocant une sensation de détente ressentie après un stimulus auditif et/ou visuel.
Elle s’était rendue compte qu’en regardant des vidéos de l’espace elle ressentait ces fameux fourmillement (ou « tingling » en anglais). Adorant cette sensation, elle a cherché à savoir ce que c’était, et d’où ça venait, mais n’a rien trouvé sur internet jusqu’en 2009 où elle est tombée sur un message dans un forum qui évoquait les mêmes sensations. Elle décide donc de lui donner un nom :
– « Autonomous » puisqu’il s’agit d’un sentiment qui vient de l’intérieur,
– « Sensory » pour le plaisir sensoriel,
– « Meridian » qui fait référence à une culmination et aux voies d’énergie de la médecine chinoise
– « Response » car il s’agit d’une réponse à des stimuli.
Que sont les stimuli ?
Les stimuli sont les éléments déclencheurs (ou « triggers »), qui ont lieu durant cette interaction.
Chaque personne possède ses propres préférences, mais il existe des constantes :
– Le chuchotement et les paroles douces sont les plus courants
– l’attention personnelle (coiffeur par exemple)
– les mouvements délicats des mains
– la clarté de certains sons, le « tapping »
Ces stimuli doivent être doux et apaisants : il faut donc que la personne parle doucement et que ses mouvements soient prévisibles et lents.
Comment créer de l’ASMR
Les vidéos/Podcasts d’ASMR sont enregistrées à l’aide de microphones hypersensibles binauraux. Les sons binauraux doivent s’écouter au casque et sont enregistrés à l’aide de deux micros, reproduisant ainsi l’impression d’être dans la même pièce.
Les « ASMRtists » produisent alors des sons avec différents objets, par exemple :
- Tapotement des ongles sur différentes matières
- Lecture d’un livre en chuchotant
- Froissement de papier
- Etc…
L’objectif est de trouver les bons stimuli pour déclencher la sensation d’ASMR. Ce qui fait naitre des vidéos qui se distinguent par leur excentricité et donne cet apriori « étonnant » aux vidéos d’ASMR.
Tout le monde n’y est pas sensible
Il est important de noter que tout le monde ne ressent pas l’ASMR et de ne pas oublier que ce n’est pas une science mais une méthode de relaxation.
Ainsi en regardant certaines vidéos d’ASMR, certains ressentiront un sentiment de détente et d’autres, une sensation désagréable.
Avoir la chair de poule en entendant notre musique préférée pourrait être un signe de sensibilité à l’ASMR. Malheureusement, les individus réceptifs sont aussi susceptibles de faire l’expérience de la misophonie, un état psychique désagréable déclenché par des sons spécifiques.
Ce qu’en dit la science
Les premières études réalisées sur le sujet ont été effectuées en 2015 par l’Université de Swensea en Grande-Bretagne qui démontre que ces vidéos sont, en majorité, utilisées pour se détendre (à 98 %). L’University of Essex, elle, a observé un ralentissement de la fréquence cardiaque chez les amateurs.
Une autre étude a été publiée en 2016 à l’Université de Winnipeg, au Canada. Cette étude avance que les personnes réceptives à l’ASMR possèdent certaines caractéristiques communes: les zones cérébrales liées à l’imaginaire, aux souvenirs et au plaisir auraient une activité beaucoup plus intense que chez les personnes non réceptives.
Malgré la popularité de ce phénomène, il n’existe pas à ce jour beaucoup d’études concernant le sujet pour appuyer scientifiquement les bienfaits de l’ASMR.