Comprendre

- →Accueil
- →Bien-être
- →Quels sont les effets des émotions positives ?
Quels sont les effets des émotions positives ?
Contrairement aux émotions négatives, les émotions positives ont un impact sur notre bonheur et notre bien-être par l’action d’aider les autres et améliorent aussi nos capacités cognitives car nous devenons plus créatifs, ouverts et optimistes.
Lien entre émotions positives et capacités cognitives
Des émotions négatives comme la peur ou la colère, également très utiles pour la survie de nos ancêtres, gardent leur pertinence dans certains contextes. La peur par exemple nous pousse à focaliser notre attention sur l’élément menaçant, ce qui peut nous aider à y faire face. Et à l’inverse, un déferlement d’émotions positives, qui donne une confiance en soi excessive, peut être dangereux s’il pousse à une prise de risque inconsidérée, par exemple dans la pratique sportive.
La psychologie positive, contrairement à ce que son nom pourrait laisser croire ne désigne pas a priori comme positif tout ce qui est étiqueté ainsi, il s’agit d’analyser et de mesurer. Et il se trouve que les émotions positives sont bien supérieures aux émotions négatives pour nous faire prendre du recul et inventer.
En plus de nous procurer un sentiment de bonheur, les émotions positives améliorent nos capacités cognitives, elles nous rendent plus créatifs, ouverts et optimistes.
Rébecca Shankland, psychologue et une des spécialistes françaises de la psychologie positive, évoque à ce sujet une expérience fameuse. Des internes en médecine avaient à faire un diagnostic et à proposer des traitements. La moitié d’entre eux recevaient un petit cadeau juste avant l’exercice. Ceux qui avaient ainsi éprouvé une émotion positive de gratitude, se sont révélés meilleurs que les autres pour identifier la maladie et ils ont proposé des traitements plus variés et plus adaptés. « Cela montre combien les émotions positives aident à percevoir davantage d’éléments dans son environnement, facilite l’accès aux ressources internes comme la mémoire, ce qui améliore la capacité à s’adapter et à trouver des solutions créatives aux problèmes rencontrés », note Rébecca Shankland.
Lien entre émotions positives et sentiment de bien-être
L’ONG Charities Aid Fondation anglaise réalise régulièrement des cartographies mondiales du don. Celle de 2017 a porté sur 139 pays (avec 500 à 2000 personnes par pays) et analysé le rapport entre d’un côté le bien-être et les revenus et de l’autre le bien-être et les comportements généreux (don d’argent et de temps à une association, aide accordée à un étranger). Il apparaît que le lien entre bien-être et don est plus fort que celui entre bien-être et revenus. Et l’étude indique même que l’on est plus heureux en donnant davantage !
Comme l’explique Rébecca Shankland, être capable de donner, c’est reconnaître que l’on a soi-même des ressources, ce qui augmente le sentiment de valeur personnelle. Par ailleurs, le don nécessite la mise en oeuvre de ses compétences, ce qui favorise en outre le sentiment de contrôle de la situation qui est, lui aussi, générateur de bien-être. Socialement, les effets se cumulent. Les émotions positives poussent à construire de nouvelles ressources (relations, bonne santé, connaissances, environnement personnel ou de travail, etc.) qui à leur tour élargissent les opportunités de vivre des émotions positives, etc.
Plus globalement, un très grand nombre d’études en psychologie positive montrent que l’action d’aider les autres procure une émotion positive. Or les émotions positives qui découlent du plaisir d’agir selon ses valeurs, de maîtriser son environnement, de se sentir efficace (en donnant à une ONG par exemple) forment une sorte de répertoire vertueux. On ressent plus facilement et plus souvent ces émotions quand on est heureux et en retour cela augmente le sentiment de bien-être.
Le saviez-vous ? Le shoot de l’aidant
De nombreuses études attestent que les aidants sont surexposés au stress et à l’épuisement physique et moral. Un autre effet, moins connu, du soutien que l’on apporte à autrui,
est d’augmenter le niveau de bien-être ressenti. Ceux qui aident un proche (conjoint, enfant, parent vieillissant) qui est malade, en situation de handicap ou de dépendance ressentent les effets positifs de la gratitude.