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Dormir ou conduire, il faut choisir !
Que ce soit après une longue journée de travail, une soirée entre amis ou encore un déplacement tardif pour rejoindre sa famille… Nous serons tous amenés, à un moment ou à un autre de notre vie, à prendre la route dans un état de fatigue plus ou moins avancé. Mais cela est-il bien raisonnable ? Quels peuvent être les effets d’un manque de sommeil sur notre conduite ? La Fondation APRIL vous propose quelques pistes pour rouler en toute sérénité !
Prenons le cas de Michel. Ce dernier a veillé tard au travail. Il est minuit passé. Et il doit rentrer chez lui. Problème : il a 60 km à parcourir, qui plus est, sur des routes départementales. Autre problème : il est très fatigué. Conduire maintenant est-il prudent ? Ou vaut-il mieux dormir à l’hôtel ? Aidons-le à choisir.
Idées reçues et astuces partiellement inutiles
Ce que Michel doit savoir, c’est que s’il est déjà très fatigué, il le sera encore sur la route. L’idéal sera alors de s’arrêter… Pour pallier cette situation, plus d’un tiers des automobilistes interrogés pensent qu’ouvrir la fenêtre, activer la climatisation, s’arrêter et marcher, ou encore écouter de la musique ou la radio sont de bonnes stratégies. Erreur ! L’effet stimulant de toutes ces astuces ? Cinq ou dix minutes. Au-delà, la somnolence revient… La meilleure stratégie est de boire au moins 150 mg de caféine et de faire quinze minutes de sieste. Dans le cas de Michel, on lui conseille de ne pas partir du tout…
Recommandations très utiles
Pour éviter les risques de coup de barre sur la route :
- s’assurer de son état de repos
- vérifier que l’on n’a pas consommé de médicaments réduisant la vigilance avant un long parcours
- planifier des pauses d’au moins un quart d’heure toutes les deux heures
- éviter les longs trajets après une longue journée de travail
- s’abstenir de conduire pendant les moments où l’on a l’habitude de dormir, en particulier entre 2 et 6 heures du matin
Ne confondez pas fatigue et somnolence
La fatigue, c’est la difficulté à rester concentré. La somnolence, c’est la difficulté à rester éveillé, avec le risque d’endormissement, quelle que soit la longueur du trajet. La somnolence entraîne des périodes de « micro-sommeils » (de 1 à 4 secondes) pouvant être extrêmement dangereuses pour la sécurité de tous. La pause alors ne suffit plus, la solution la plus efficace pour restaurer sa vigilance : s’arrêter dans un endroit sécurisé pour se reposer au moins un quart d’heure.
Le Professeur Damien Léger, président du Conseil scientifique de l’Institut national du sommeil et de la vigilance (INSV) explique[1] : « Dès les premiers signes de somnolence, le conducteur doit s’arrêter parce que les risques d’avoir un accident dans la demi-heure qui suit sont multipliés par 3 ou 4. Ses réflexes sont altérés et plus il roule vite et plus les conséquences sont graves en cas d’accident ».
Le saviez-vous ?
Boire du café permet-il de rester éveillé ?
Boire du café permet de rester éveillé au volant ? C’est faux ! Boire du café donne un petit coup de fouet sur le moment, mais c’est un faux ami : il est toujours suivi d’un coup de barre. Il en est de même pour les boissons énergisantes.
Quels sont les signes d’une fatigue au volant ?
Michel ressent des picotements dans les yeux, des raideurs dans la nuque, bâille de façon incontrôlable et a besoin de changer de position. Plus de doute, la fatigue est déjà là. Une pause est indispensable toutes les deux heures. Sur autoroute, une aire de repos est à disposition toutes les 15 minutes environ.
Quels sont les risques d’une fatigue en conduisant ?
La fatigue est responsable d’un tiers des accidents sur autoroute et contrairement aux idées reçues, la moitié des accidents liés à la fatigue surviennent sur des trajets de moins de 2 heures[2]. Les trajets à destination des vacances sont massivement concernés car la moitié des conducteurs réduisent leur temps de sommeil habituel au moment des départs en vacances, pour avancer l’heure du départ ou pour préparer le chargement du véhicule.
Attention donc au manque de sommeil accumulé, aux repas trop lourds, à l’absorption d’alcool même modérée, à la chaleur ou au froid excessif dans la voiture, à la monotonie du trajet après plusieurs heures de conduite.
Les heures considérées comme les plus à risques en matière de somnolence au volant par la sécurité routière sont en journée de 13h à 15h, et en soirée de 2h à 5h du matin. Mais attention, les accidents peuvent arriver à tout moment de la journée et principalement pendant des trajets du quotidien.
[1] http://www.securite-routiere.gouv.fr/conseils-pour-une-route-plus-sure/conseils-pratiques/ma-conduite/fatigue