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Les activités physiques et la relation corps-esprit
Parfois liée aux médecines traditionnelles, comme le yoga ou le taï-chi, ou pas du tout, comme la course à pied ou l’escalade, les pratiques qui lient le corps et l’esprit ont le vent en poupe. Car la séparation corps-esprit qui domine en Occident est aussi génératrice, pour certains, d’un mal-être que l’on cherche à dissiper en se reconnectant avec soi-même.
Les bienfaits de l’activité physique
Le bénéfice de l’activité physique sur la santé est bien connu de tous. Il y a moins de cancers du sein et du côlon, moins de diabète et d’hypertension et globalement une forte diminution de la mortalité précoce chez ceux pratiquent au moins une demi-heure par jour d’activité physique modérée (marche rapide, par exemple). C’est aussi une bonne manière de lutter contre le stress. L’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) estime que la pratique d’une activité physique régulière est protectrice contre l’anxiété et limite les risques de dépression et de burn out. Les pratiquants ne s’y trompent pas d’ailleurs. Lorsqu’on les interroge sur leur motivation. 42 % de ceux qui s’engagent dans une activité physique le font pour se relaxer, après l’amélioration de la santé et la condition physique.
(Source : Eurobaromètre 2014, Sport et activité physique).
Faire une activité sportive et écouter son corps
« L’activité physique et le sport ne sont pas des conditions suffisantes pour être davantage dans notre corps », tempère cependant Jean-Gérard Bloch, rhumatologue et spécialiste de la méditation de pleine conscience. Ce n’est pas parce qu’on le fait bouger qu’on porte une attention suffisante à son corps. On peut faire du sport avec un smartphone dans les oreilles ou avec la petite radio intérieure de ses pensées. Si on n’est pas attentif aux sensations quand on est en train de faire un footing ou de faire du vélo dans une salle, qu’on regarde une série ou qu’on pense à des problèmes professionnels à résoudre, on n’est pas dans son corps. »
L’escalade, une vraie dimension de découverte de soi même
Témoignage : Jérôme Champougny, 54 ans, cuisinier en crèche
Escalade ?
Après 20 ans d’interruption, j’ai repris l’escalade en 2011. Ado, je pratiquais uniquement en extérieur, il n’y avait pas encore de mur d’escalade et j’ai gardé ce goût du plein air !
Être en accord avec la nature
Si les salles d’escalade fleurissent, je continue de préférer la falaise, j’ai besoin du contact avec la nature, le rocher. Raison pour laquelle je m’adonne aux sports de montagne (ski de randonnée, de fond, raquette). C’est aussi un synonyme de liberté. En randonnée, on se laisse guider par un massif qui nous plaît… En escalade, les mouvements sont imposés par son gabarit, sa puissance, la façon dont la roche est sculptée, mais on peut jouer de ça, chacun sa technique.
Être en accord avec soi-même
Escalader consiste souvent à grimper encordé avec une ou deux personnes : la dimension humaine est essentielle. Malgré le fait d’être relié à quelqu’un, je me sens seul sur ma voie, en phase pour méditer. Comme en relaxation, je visualise mentalement les parties de mon corps. Je suis aidé par ce besoin de concentration extrême, focalisé à lire mon environnement, à chercher une prise, à progresser sur un terrain inconnu… C’est aussi un jeu de chasse au trésor avec soi-même, une vraie dimension de découverte !
Se (con)centrer
Ça met en adéquation technique, physique et mental, ça m’ancre dans l’ici et le maintenant. Il suffit de peu pour réussir à passer une voie. Quand ça passe, c’est un moment de grâce, de cohérence. C’est une démarche très personnelle de soi par rapport à soi. Et contrairement à la course, je ne me suis jamais fait mal, c’est une pratique douce.
Qu’est-ce que le taï-chi ?
Tai Chi ?
Cela fait 12 ans que le Chi remplit ma vie, comme une nourriture.
Sans limite
J’ai été attiré jeune vers les arts énergétiques. Mais quand on démarre on ne sait pas où cela mènera des années plus tard. Il n’y a pas de but à atteindre : trois ans que j’enseigne et je ne connais pas la limite de ce processus psychocorporel. Je ne suis qu’un maillon qui transmet ce que j’ai reçu.
Science martiale
Les gens qui s’inscrivent à mon cours arrivent dans un état psychocorporel désastreux. Notre société nous déséquilibre, les gens n’ont plus conscience de leur centre, ils sont coupés de leur vraie nature. Leur démarche est courageuse : chercher à reprendre possession de soi-même… Avec le Chi, on observe sa conscience, son état intérieur, on redécouvre la logique du corps. Les taoïstes qui pratiquaient ces techniques énergétiques étaient plus à l’écoute d’eux-mêmes.
S’abandonner
Le bavardage mental nous rend semiconscients, perdus dans nos pensées. Quand je deviens présent, j’habite mon corps. Selon l’expression chinoise, « j’apprends à dompter le singe fou ». Pour atteindre ce relâchement corporel, il faut de l’attention : c’est ça la présence corporelle, le Chi se propage dans le corps. Au-delà des mots, l’expérience intime s’apparente à une sensation de calme, de profond bien-être, de confiance en soi…
Se discipliner
Pour arriver à se déconditionner, il faut du temps et de la discipline. Il n’y a pas de règle, mais il faut y croire, décider de le faire, et ensuite l’endurer. Trois étapes nécessaires pour toute chose dans la vie, comme apprendre un instrument de musique.